Bibliographie
Augé Marc, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil, 1992.
Berlant Lauren et Warner Michael, « Sex in Public », Critical Inquiry, vol. 24, n° 2, 1998, p. 547-566.
Bordowitz Gregg, The AIDS Crisis is Ridiculous : And Other Writings, 1986-2003, Cambridge, The Massachussetts Institute of Technology Press, 2004.
Bourdieu Pierre, La Domination masculine, Paris, Seuil, 1998.
Certeau (de) Michel, L’Invention du quotidien. I. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990.
Debord Guy, La Société du spectacle, Paris, Buchet-Chastel, 1967.
Deleuze Gilles, L’Image-mouvement. Cinéma 1, Paris, Minuit, 1983.
Foster Hall, « Obscene, Abject, Traumatic », October, vol. 78, 1996, p. 106-124.
Freud Sigmund, Trois essais sur la théorie sexuelle [1905], Paris, Flammarion, 2011.
Gaffez Fabien, « Un chant d’amour : la morale du voleur », Positif, vol. 645, 2004, p. 90-97.
Hallas Roger, « AIDS and Gay Cinephilia », Camera Obscura, vol. 18, n° 52.1, 2003, p. 84-127.
Halperin David M., What Do Gay Men Want ? An Essay on Sex, Risk, and Subjectivity, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2007.
Hawhee Debra, Moving Bodies : Kenneth Burke at the Edges of Language, Columbia, University of South Carolina Press, 2009.
Hocquenghem Guy, La Dérive homosexuelle, Paris, Jean-Pierre Delarge, 1977.
Hocquenghem Guy, Le Désir homosexuel, Paris, Fayard, 2000.
Humphreys Laud, Tearoom Trade : A Study of Homosexual Encounters in Public Places, New Brunswick (É.-U.)/Londres, Transaction Publisher, 1975.
Kristeva Julia, Pouvoirs de l’horreur, Paris, Seuil, 1980.
Locke John, Letter Concerning Toleration [1689], Amherst, Prometheus Books, 1990.
Long Thomas L., « Plague of Pariahs : AIDS’zines and the Rhetoric of Transgression », Journal of Communication Inquiry, vol. 24, n° 4, 2000, p. 401-411.
Melinard Michaël, « Lionel Soukaz fait son souk à Pantin », L’Humanité, 12 juin 2004. [En ligne] http://www.humanite.fr/node/307211 [consulté le 22 mai 2017].
Neveux Olivier, « Drague et amour. Sur www.webcam de Lionel Soukaz », in Jean-Marc Lachaud et Olivier Neveux (dir.), Une esthétique de l’outrage ?, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 91-105.
Pidduck Julianne, « The Visible and the Sayable : The Moment and Conditions of Hypervisibility », in Florian Grandena et Christine Johnston (dir.), Cinematic Queerness : Gay and Lesbian Hypervisibility in Contemporary Francophone Feature films, Oxford, Peter Lang, 2011, p. 9-40.
Schehr Lawrence R., Parts of an Andrology : On Representations of Men’s Bodies, Stanford, Stanford University Press, 1997.
Warner Michael, The Trouble with Normal : Sex, Politics, and the Ethics of Queer Life, Cambridge, Harvard University Press, 2000.
Warner Michael, Publics and Counterpublics, Cambridge, Zone, 2005.
Watney Simon, Practices of Freedom : Selected Writings on HIV/AIDS, Durham, Duke University Press, 1994.
Watney Simon, Policing Desire : Pornography, AIDS, and the Media, Londres, Continuum International Publishing Group, 1997.
Haut de page
Notes
Fabien Gaffez, « Un chant d’amour : la morale du voleur », Positif, n° 645, 2014, p. 97.
Michaël Melinard, « Lionel Soukaz fait son souk à Pantin », L’Humanité, 12 juin 2004. [En ligne] http://www.humanite.fr/node/307211 [consulté le 22 mai 2017].
Olivier Neveux, « Drague et amour. Sur www.webcam de Lionel Soukaz », in Jean-Marc Lachaud et Olivier Neveux (dir.), Une esthétique de l’outrage ?,Paris, L’Harmattan, 2012, p. 91.
« Gay subjectivity is divided against itself, formed in stigma, in rejection by others – especially by those whom one desires – and by oneself. Our very loves and pleasures are constituted in relation to part ourselves that are causes of irredeemable shame in our social experience of them » (David M. Halperin, What Do Gay Men Want? An Essay on Sex, Risk, and Subjectivity, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2007, p. 69).
Julianne Pidduck, « The Visible and the Sayable: The Moment and Conditions of Hypervisibility », in Florian Grandena et Christine Johnston (dir.), Cinematic Queerness : Gay and Lesbian Hypervisibility in Contemporary Francophone Feature films, Oxford, Peter Lang, 2011, p. 9-40.
Michaël Melinard, « Lionel Soukaz fait son souk à Pantin », L’Humanité, 12 juin 2004. [En ligne] http://www.humanite.fr/node/307211 [consulté le 22 mai 2017]. Sur les rapports symboliques entre l’expression corporelle abjecte d’une part, et l’acte cathartique de la création artistique d’autre part, on renvoie à l’excellent travail de Debra Hawhee sur l’œuvre littéraire de Kenneth Burke : Debra Hawee, Moving Bodies: Kenneth Burke at the Edges of Language, Columbia, University of South Carolina Press, 2009.
Michael Warner, The Trouble with Normal: Sex, Politics, and the Ethics of Queer Life, Cambridge, Harvard University Press, 2000 ; Id., Publics and Counterpublics, Cambridge, Zone, 2005.
Vouloir imposer la bienséance, c’est satisfaire un système normatif visant à gérer et à contrôler les comportements et les corps des individus pour le bon fonctionnement de la société ou, en d’autres termes, une stratégie du groupe dominant (hétérosexuel) que Michel de Certeau définit de la façon suivante : « Le calcul (ou la manipulation) des rapports de force qui devient possible à partir du moment où un sujet de vouloir et de pouvoir (une entreprise, une armée, une cité, une institution politique) est isolable. Elle postule un lieu susceptible d’être circonscrit comme un propre et d’être la base d’où gérer les relations avec une extériorité de cibles ou de menaces (les clients ou les concurrents, les ennemis, la campagne autour de la ville, les objectifs et objets de recherche) » (Michel de Certeau, L’Invention du quotidien, I. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990, p. 85).
Lauren Berlant et Michael Warner, « Sex in Public», Critical Inquiry, vol. 24, n° 2, 1998, p. 547-566.
Michel de Certeau, L’Invention du quotidien, I. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990, p. 86.
Ces deux courts sont représentatifs de l’esthétique « bricolage » revendiquée dans l’œuvre de Soukaz de ces dernières années, ainsi que d’une économie de moyens (rendue possible grâce à l’utilisation de la technologie numérique) et d’une liberté de création absolue.
« Ce n’est donc pas l’absence de propreté ou de santé qui rend abject, mais ce qui perturbe une identité, un système, un ordre. Ce qui ne respecte pas les limites, les places, les règles. L’entre-deux, l’ambigu, le mixte » (Julia Kristeva, Pouvoirs de l’horreur, Paris, Seuil, 1980, p. 12).
Les non-lieux sont des espaces interchangeables dans lesquels évoluent des individus anonymes. Ce sont des lieux de transit par excellence, à savoir aussi bien l’infrastructure nécessaire à la circulation accélérée des individus et des biens (voies rapides, échangeurs, aéroports) que les moyens de transport eux-mêmes, les grands centres commerciaux et même les camps de réfugiés (Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil, 1992, p. 48).
Guy Hocquenghem (Le Désir homosexuel, Paris, Fayard, 2000) explique que le capitalisme, pour pouvoir survivre, doit canaliser les relations entre individus en faisant appel au complexe d’Œdipe qui a pour objectif de structurer et de contrôler le désir. La société et les individus la composant sont ainsi œdipianisés et s’appuient sur l’attribution de certaines fonctions à certains organes : remplissant le même rôle que l’argent au sein du capitalisme, le phallus devient un organe social et impose un mode relationnel basé sur la hiérarchie entre individus (ibid., p. 95). Ainsi sublimés, les désirs sexuels et certains organes (ici, la main et le pénis de l’homosexuel) sont repoussés dans la sphère privée et toute tentative de les en faire sortir ne peut être vue que comme une tentative de transgression des normes de la bienséance.
« Les homosexuels savent qu’ils jouissent, hors du système… Ils savent et ils formulent très vite qu’ils sont des traîtres, au regard d’une société normale : ils ont les caractères physiques par lesquels l’homme prétend montrer sa supériorité (le pénis) et ils sont méprisés, comme les femmes auxquelles ils savent qu’ils seront assimilés par les hommes “virils” » (Guy Hocquenghem, La Dérive homosexuelle, Paris, Jean-Pierre Delarge, 1977, p. 41).
Lawrence R. Schehr, Parts of an Andrology : on Representations of Men’s Bodies, Stanford, Stanford University Press, 1997, p. 109-147.
Gilles Deleuze, L’Image-mouvement, Cinéma 1, Paris, Minuit, 1983.
Hall Foster, « Obscene, Abject, Traumatic », October, vol. 78, 1996, p. 106-124.
Voir par exemple Gregg Bordowitz, The AIDS Crisis is Ridiculous : And Other Writings, 1986-2003, Cambridge, The Massachussetts Institute of Technology Press, 2004 ; Thomas L. Long, « Plague of Pariahs : AIDS’zines and the Rhetoric of Transgression », Journal of Communication Inquiry, vol. 24, n° 4, 2000, 401-411 ; Simon Watney, Practices of Freedom : Selected Writings on HIV/AIDS, Durham, Duke University Press, 1994 ; et Simon Watney, Policing Desire : Pornography, AIDS, and the Media, Londres, Continuum International Publishing Group, 1997.
« Un coin d’irrationnel » (Michel de Certeau, L’Invention du quotidien. I. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990), un espace ambigu, puisque fondamentalement intime, honteux et public en même temps. Mais aussi, un endroit excitant et dangereux. Voir également l’étude classique de Laud Humphrey sur les rapports sexuels anonymes d’hommes gai dans des toilettes publiques (Laud Humphreys, Tearoom Trade : A Study of Homosexual Encounters in Public Places, New Brunswick (É.-U.)/Londres, Transaction Publisher, 1975.
Nous considérons ici les toilettes publiques comme des non-lieux puisque leur raison d’être et leur utilisation ne sont pas identitaires (en tout cas pas systématiquement car les toilettes peuvent être des espaces genrés), ni relationnels, ni historiques (Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil, 1992, p. 100).
Pierre Bourdieu, La Domination masculine, Paris, Seuil, 1998.
« Dégoût d’une nourriture, d’une saleté, d’un déchet, d’une ordure. Spasmes et vomissements qui me protègent. Répulsion, haut-le-cœur qui m’écarte et me détourne de la souillure, du cloaque, de l’immonde. Ignominie de la compromission, de l’entre-deux, de la traîtrise. Sursaut fasciné qui m’y conduit et m’en sépare » (Julia Kristeva, Pouvoirs de l’horreur, Paris, Seuil, 1980, p. 10).
Julia Kristeva, Pouvoirs de l’horreur, Paris, Seuil, 1980, p. 12 et 86.
Les fonctions anales sont abjectes, dans le sens où elles bouleversent les normes du montrable et du bienséant en révélant l’intérieur à l’extérieur et en réduisant l’écart entre le vivant (le corps) et l’inerte/le mort (l’excrément).
« S’il est vrai que l’abject sollicite et pulvérise tout à la fois le sujet, on comprend qu’il éprouve dans sa force maximale lorsque, las de ses vaines tentatives de se reconnaître hors de soi, le sujet trouve l’impossible en lui-même : lorsqu’il trouve que l’impossible, c’est son être même, découvrant qu’il n’est autre qu’abject » (Julia Kristeva, Pouvoirs de l’horreur, Paris, Seuil, 1980, p. 12).
Guy Hocquenghem, La Dérive homosexuelle, Paris, Jean-Pierre Delarge, 1977, p. 44.
Guy Debord, La Société du spectacle, Paris, Buchet-Chastel, 1967.
« If… abjection names the social situation that forces us, in order to survive, to resist the crushing burden of shame, to glory in our exclusion from the scene of social belonging, to transcend (at least in our imagination) the humiliating realities of social existence, and to find in the secret history of our pleasures a source of personal and collective triumph over the forces that would destroy us, then abjection would seem to have some life-enhancing uses » (David M. Halperin, What Do Gay Men Want ? An Essay on Sex, Risk, and Subjectivity, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2007).
Michel de Certeau. L’Invention du quotidien. I. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990, p. 86-87.
Michaël Melinard, « Lionel Soukaz fait son souk à Pantin », L’Humanité, 12 juin 2004. [En ligne] http://www.humanite.fr/node/307211 [consulté le 22 mai 2017].
Olivier Neveux, « Drague et amour. Sur www.webcam de Lionel Soukaz », in Jean-Marc Lachaud et Olivier Neveux (dir.), Une esthétique de l’outrage ?, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 102.
« The gay cinephilia […] emerges precisely as a recovery of history, a means to articulate contemporary gay structures of feeling in the AIDS epidemic through the visual archive that has played a significant role in the constitution and maintenance of postwar gay identities and subcultures » (Roger Hallas, « AIDS and Gay Cinephilia », Camera Obscura, vol. 18, n° 52.1, 2003, p. 118).
Haut de page